Dehors, il neige. Les flocons tombent en masse sur les maisons qui blanchissent en peu de temps. Un garçon joue au ballon, emmitouflé dans une grosse fourrure. Son sourire illumine tout le quartiers et les rares passants le saluent d'un geste de la main qu'ils replongent vite dans leurs poches. Il ne les remarque pas, il ne voit que son ballon, court vers lui et – simplement – frappe. Le ballon s'envole, il monte dans le ciel sous le regard émerveillé du gamin puis, sans que personne ne l'ait prévenu, tombe droit sur la fenêtre de derrière des Richardson. Il écarquille les yeux, lance un regard affolé autour de lui, remarque que ses voisins disparaissent un à un dans leur maison et, enfin, s'avance. Timidement il s'approche de la porte rouge qui lui rappelle la chaleur de l'été. Sa main se lève, il tend le bras et appuie sur la sonnette. Silence. La porte s'ouvre finalement, un jeune lui ouvre, sourit chaleureusement. Le petit garçon bégaye, explique à demi-mot la situation. Les sourcils se son voisin se froncent, il laisse entrer l'enfant et lui propose d'aller voir ensemble les dégâts causés. Ils traversent la maison ; dans le salon le garçon s'arrête, il aperçoit un berceau, il fait quelques pas en sa direction, le père ne dit rien, il a arrêté de marcher et observe la situation. C'est une toute petite fille, songe le petit garçon en se penchant pour voir à l'intérieur. Et c'est tout rose. Donc, c'est forcément une fille.

« Surtout ne la réveille pas », murmure le père en faisant signe au petit garçon de le suivre. Il se détache sagement du berceau et continue son chemin vers la cuisine. « Elle s'appelle Veronica», lui glisse alors le père.


« Vero', ramène-toi, on est pressé ! » - « J'arrive Alex', t'inquiète pas. »

Veronica a dix ans, Alex seize. La jeune fille n'a pas le souvenir d'avoir vécu un jour sans lui – exception faite des deux semaines de vacances d'été où les Richardson partent sur le continent pour voir de la famille. Lui, l'à vu grandir et, l'a gardée dès qu'il a été assez grand et aime beaucoup se moquer d'elle. Les deux sont enfants uniques, Vero' connaît très bien les parents d'Alex, Alex est très proche de monsieur et madame Richardson, soit Katie et Hugo. Il s'est tout de suite bien entendu avec Hugo, il n'avait que sept ans à l'époque mais il se rappelle clairement du paquet de bonbons qu'il lui avait donné alors qu'Alex venait de casser leur fenêtre ; eux qui arrivaient juste de l’Écosse. Alex va au lycée du coin et, dès qu'il sort, il file chercher Veronica à l'école – qui ronchonne s'il n'est pas à l'heure !  Sur le chemin du retour, ils discutent de tout et de rien toutefois, leur temps est limité, mademoiselle prend des cours particuliers chez elle tous les soirs à dix-sept heure trente. « D'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi, sérieux Vero', t'es la meilleure et ils veulent déjà te faire passer au niveau supérieur... ! », attaque Alex en accélérant légèrement. « Je ne sais pas Alex », répond la petite fille en haussant négligemment les épaules. « Faut croire que je ne suis pas assez intelligente à leur goût. » « C'est n'importe quoi ce que tu dis, tu sais ? »


« Veronica, il faut que tu comprennes... » - « Que je comprenne ? Mais j'ai compris, j'ai tout compris, c'est bien ça le problème ! »

Toute la famille Richardson est réunie dans le salon. Katie n'arrête pas de passer la main dans ses cheveux, signe qu'elle est inquiète. Alec est assis et, calmement, essaye d'expliquer la situation à sa fille en prenant tout de même un ton autoritaire. Vero' se tient debout, en face de lui. Elle déteste lorsqu'il l'appelle Veronica et elle déteste qu'il la sous-estime. « Tu veux que je lui mente hein ? C'est ça que tu veux ? Mais je peux pas, je me détesterais trop ! » - « Mais tu ne peux pas lui dire la vérité ! Ça le mettrait en danger, c'est ça que tu veux ? » - « Non, bien sûr que non mais... » - « Il n'y a pas de mais, on déménage demain. »


« Je veux rester ici. Avec vous, papa, s'il te plait... » « Il le faut Vero'. » « Maman... » « Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. »


Sur la voie neuf ¾ Veronica s'accroche désespérément à ses parents. Elle ne comprend pas pourquoi elle doit aller dans cette école de magie, pourquoi elle doit apprendre – apprendre quoi déjà ? Sa mère était une sorcière et donc elle aussi ça elle avait saisi mais le reste... tout lui semblait flou. Elle avait déjà du déménager, on lui avait pris Alex, elle s'était retrouvée seule tout ça parce qu'ils avaient du retourner en Ecosse pour le travail de son père et, que, dans un même temps, ils en profitaient pour la séparer de ce moldu ce qu'elle n'avait pas apprécié surtout lorsqu'elle avait du lui dire qu'ils devaient retourner dans la maison familiale de Katie pour raisons personnelles. Mais Veronica ne supportait pas cela. De toute façon, elle ne voulait pas de la magie. A cause d'elle, deux ans auparavant, elle avait fait explosé le miroir de sa mère. Vero' se souvenait encore du regard accusateur de cette dernière – c'était un objet de famille.

U.C.